Discours de Réception de M. G. Petit

 

Discours de réception de Monsieur Gaston Petit

 

Quelle fut ma carrière civile ?

 

Je suis fils d’éclusier de conditions plus que modestes. Né dans le Ardennes, près de la frontière belge, j’ai dû, en 1917, en pleine guerre, pour échapper au travail obligatoire, m’enfuir par la Belgique, l’Allemagne vers la Suisse.

 

Dirigé, alors, vers le département de l’Allier, j’y ai fait mes études qui se terminèrent à l’Ecole Normale de Moulins en 1922.

 

Instituteur dans l’Allier jusqu’au 1er mars 1941 où, pour la troisième fois je fus déplacé d’office par le gouvernement de Vichy et mis à la disposition de M. l’Inspecteur d’Académie de l’Indre à La Berthenoux.

 

J’ai été nommé Inspecteur de la jeunesse et des Sports à Châteauroux, le 1er septembre 1945 et je devins chef de Service le 1er octobre 1948.

 

J’ai refusé, en 1954 un poste d’Inspecteur Principal qui m’aurait obligé à quitter le département.

 

Ma carrière militaire fut simple :

 

Officier d’artillerie, démobilisé, le 30 juillet 1940, sur le front italien.

 

Je suis entré dans les mouvements de résistance dès 1941. Inquiété, le 11 novembre 1941, comme « propagandiste gaulliste et anti-gouvernemental ».ai appartenu aux réseaux « Combat » « Libérer et fédérer » « Défense de la France », etc…

 

J’ai participé, avec le Colonel Robert, le Commandant Mignaton, à la formation du groupe F.F.I. « Indre-Est ». Ce fut, alors, les combats de la libération de l’Indre, de la Creuse, du Cher, etc…

 

Suis titulaire, à titre militaire,  de la Médaille de la Résistance, de la Croix de Guerre, de la Croix du Combattant Volontaire, de la Légion d’Honneur.

 

Suis conseiller municipal de Châteauroux depuis 1953 – 1er Adjoint au Maire depuis 1959.

 

Je n’insiste pas sur ce chapitre.

 

Réalisations sportives :

 

Est-il besoin de souligner la difficulté d’une administration nouvelle à laquelle j’appartenais, dès la fin de la guerre où tout manquait, où les besoins étaient immenses pour la reconstruction et la remise en ordre du pays, où il fallait beaucoup de ténacité, d’efforts pour arracher quelques crédits.

 

Néanmoins je n’évoque pas sans émotions le premier dossier concernant l’extension et l’aménagement du stade d’Issoudun. La construction du groupe de vestiaires et le terrain d’entrainement datent de 1946. Depuis, s’y sont adjoint tennis, tribunes, réfection de la piste, etc…

 

J’énumère pour mémoire les réalisations des terrains de sports de Poulaines, de Migné, de Valençay, d’Aigurande, de St Gaultier, de Chabris ; les aménagements de Levroux (Gabatum et Patriote), d’Argenton, d’Eguzon, de Vatan, d’Ardentes, de Reuilly, de Mézières, de Tournon, de Chatillon, de Villedieu, de St Genou, de Méobecq, de Luçay le Mâle, de Belâbre, de St Benoit…

 

Je mentionnerais la réalisation des piscines d’Ardentes, de Buzançais, de Châteauroux. Sont en cours : celles du Blanc, de La Châtre, d’Issoudun.

 

Avons réalisé le Stade Nautique d’Eguzon.

 

En matière d’équipements scolaires, j’ai la fierté, dans une période très difficile, ou les crédits étaient rares et mesurés, où le Ministère de l’Education Nationale recommandait de prévoir les emplacements mais non leurs réalisations, d’avoir réalisé les équipements sportifs des établissements scolaires neuf de Le Blanc, du Lycée de Filles et du Lycée Techniques de Châteauroux, du Collège d’Enseignement Technique des Charmilles, des écoles primaires de Beaulieu et, enfin après seize ans d’efforts, de voir se terminer celui de l’Ecole Normale d’Instituteurs. Ce dernier constituera vraisemblablement, sur le plan des écoles normales, la perle de l’Académie et certainement de beaucoup d’autres.

 

Je ne cite pas les réalisations de basket, de volley par ci, par là.

 

Le camping est entré aussi dans mes préoccupations. Grâce à la compréhension du Conseil Général qui m’a accordé une subvention de démarrage et de départ aux collectivités locales, le département – qui ne disposait d’aucun terrain – en compte, actuellement, une vingtaine correctement aménagés. Citons St Gaultier, Montgivray, Châteauroux, La Gabrière etc…

 

Colonies de vacances :

 

Un gros effort a été fait en faveur des colonies de vacances et c’est ainsi que d’importantes colonies permanentes se sont implantées dans l’Indre. Il fallait convaincre les œuvres car le département – il faut le reconnaître – n’a ni l’attrait de la montagne ni celui de la mer.

 

Néanmoins nous citerons la colonie de la SNCF de Velles, de l’EDF à Beauregard, de la ville de Bondy à St Benoit du Sault et Roussines, celle de la Fédération des Œuvres Laïques de Valençay, Argenton, Tournon, La Châtre, Pérassay…

 

Des centaines d’enfants, chaque année, viennent y respirer un air pur, au calme berrichon.

 

Je mentionnerai tout particulièrement la colonie algérienne de Saint Michel en Brenne, reprise des Grands Moulins de Paris, réalisée avant l’Indépendance et qui était appelée à un grand avenir d’expériences, je dirais presque de laboratoire pédagogique. Les évènements en ont décidé autrement.

 

Toutes ces colonies ont été contrôlées, conseillées, aidées largement améliorées.

 

Le département de l’Indre est aussi parcouru, maintenant, par de très nombreux camps de jeunes gens et de jeunes filles : éclaireurs, unionistes, guides et scouts.

 

Education populaire :

 

J’ai soutenu, en moyens matériels, financiers et humains, les sociétés comme « le Grenier à Sel », le « Cercle Laïque d’Issoudun », « Les Gas du Berry », les « Tréteaux du Pont-Chrétien », le « Manteau d’Arlequin » de Cluis, « La Rabouilleuse » d’Issoudun, etc…

 

J’ai vu se développer les centres aérés de Châteauroux, du Blanc, de Ste Sévère, d’Issoudun ; les nombreuses ruches familiales.

 

Mais plus encore que ces réalisations diverses, ce qui me laisse d’agréables souvenirs, ce sont ces tournées de propagande, dans la nuit, avec le cinéma où il fallait être installateur, opérateur, conférencier, animateur avec, à mes côtés, des « mordus » comme moi – de ces contacts directs, fatigants et éreintants certes mais combien sympathiques et réconfortants. N’est-ce pas M. Brunet ? Et vous les arbitres et vous mes collaborateurs qui ne comptiez ni le temps ni les heures, ni la peine ?

 

Nous avons relancé le « Fanion » avec l’aide précieuse des autorités militaires, de la Gendarmerie et du District d’Athlétisme. Nous aurions souhaité que cette expérience, si largement réussie, qui avait suscité tant de dévouement et d’espérance, puisse dépasser le cadre du département.

 

Il a fallu aussi, prendre le risque du Festival de Nohant avec l’équipe courageuse de Nazet-Michel Philippe. C’était il y a dix ans – avant d’aboutir à « Fêtes et Jeux du Berry ».

 

Mais que de nuits sans sommeil au départ !

 

Il y aurait bien d’autres choses à dire. On ne résume pas en quelques lignes plus de vingt ans seul, dans un département.

 

Je devrais vous parler également des ciné-clubs, des Maisons de jeunes ( je suis le promoteur de celle de Châteauroux), des voyages d’études et de loisirs dans le cadre des sessions « Connaissances de la France » comme des sessions « Connaissances du Berry » ; de bourses de voyages pour l’Angleterre, la Scandinavie, la Pologne, l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne, l’Italie, l’Afrique du Nord, Israël, etc…qui ont attribuées, chaque année, à des jeunes de l’Indre ; de la classe préparatoire au professorat d’Education Physique, conçue et réalisée, malgré de sérieuses oppositions, au Lycée de jeunes Filles de Châteauroux et qui connaît de si grands succès.

 

Je n’en finirais pas. Arrêtons là cette rapide rétrospective.

 

Mes fonctions municipales m’ont permis d’avoir une vue plus réaliste des choses, de comprendre les énormes soucis et difficultés des collectivités locales et, certainement, de mieux faire mon métier.

 

Je voudrais remercier tous ceux qui m’ont aidé : les sportifs et les culturels d’abord, dirigeants et pratiquants ; les bénévoles de partout, toujours sur la brèche, au milieu souvent de l’indifférence, de la critique – quand ce n’est pas de l’ingratitude. Les services administratifs départementaux et communaux, les maires, le Conseil Général et les services préfectoraux, l’Inspection Académique, les milieux enseignants, les instituteurs, les professeurs, les chefs d’établissements, les Ponts et Chaussées et les ingénieurs subdivisionnaires pour leur aide précieuse, la Santé, l’urbanisme, etc…

 

Je voudrais terminer sur une note d’optimisme en ce qui concerne le département classé dans l’ensemble de ses activités au-dessus de la moyenne, grâce à tous ces concours généreux.

 

Il reste beaucoup, énormément à faire. Mais le train est lancé.

 

Il suffit de ne pas le ralentir mais, au contraire, d’accentuer les efforts de tous.

 

J’ai conçu mon métier avec foi, avec passion souvent, plus comme un militant que comme un fonctionnaire, dans une administration mal assise et souvent dépourvue de moyens.

 

Je me suis efforcé d’être honnête, impartial.

 

Je me suis créé de nombreuses relations humaines, toute d’amitié et de franchise avec tous les groupements sportifs du département, scolaires et civils. J’ai participé à leurs efforts, partagé leurs soucis, leurs débats ; présent autant qu’il m’était possible à leurs rencontres, plus souvent dans les petites sociétés que dans les grandes.

 

Je crois sincèrement avoir mérité ma retraite, une retraite bien entendu, qui me laissera les loisirs, sur d’autres plans, par d’autres moyens, de poursuivre les mêmes buts.

 

Vous savez que je m’occupe sur le plan national, des Offices Municipaux des Sports.

 

L’Association des Maires de France m’a demandé de bien vouloir participer aux travaux de ses commissions. J’y retrouverai donc les mêmes problèmes.

 

Avec la Mairie de Châteauroux, le Foyer des Anciens Combattants de la Roche-Bellusson, la Fédération Départementale des Chasseurs, vous voyez que je ne resterai pas inactif.

 

 
Dernière modification : 24/01/2013
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