Le suspendu de Conakry

A l'Académie du Berry, tous nos confrères et consoeurs se souviennent de la prestation Castelroussine de notre illustre membre Jean-Christophe RUFIN de l'Académie Française à propos de "son cher Jacques Coeur", tiré à 200 000 exemplaires. Un chef-d'oeuvre irremplaçable pour connaître la vie tourmentée du grand argentier de Charles VII suivi ensuite notamment par" Le Collier Rouge" qui conte la vie d'un héros de la guerre de 14-18 retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte .  Ce petit récit fulgurant vient d'être publié en poche et a fait l'objet d'un film de qualité qui vient de sortir sur les écrans.

Mais l'actualité c'est "Le suspendu de Conakry".

 Ce dernier vous surprendra, car Jean-Christophe Rufin se rompt au roman policier. En ouvrant ce petit livre de 300 pages, il vous capte dès la première ligne :"La foule regardait le corps suspendu"...Puis, on fait connaissance avec Aurel Timescu,  Consul de France en Guinée à Conakry, roumain d'origine ,avec son passé de pianiste de bar,  mal habillé, timide, rudoyé par l'Ambassadeur et ses collègues. On sent un Rufin à l'aise, avec son grand talent d'écrivain, pour décrire ce personnage fictif à la lumière de tout ce qu'il a engrangé lors de son séjour à Dakar lorsqu'il représentait notre pays au Sénégal .

Un peu à la lumière de Jouvet dans "le quai des Orfèvres" ce personnage falot de Consul égaré en Guinée va se passionner pour décortiquer sur ordinateur la vie de Mayères au passé tourmenté par une vie familiale difficile et qui le conduit à bord de son voilier dans le port de Conakry ou il termine tragiquement ses jours au sommet du mât attaché par un pied... 

Aurel , nous devient vite sympathique: en l'absence de l'Ambassadeur ,et avec l'aide éclairée de la soeur du défunt,  il se substitue au forces de l'ordre du pays pour reconstituer le scénario de la vie agitée de la victime. L'auteur pimente le corps du récit : c'est  un frère touché par une balle malencontreuse, sa jolie épouse délaissée vivant dans le luxe de sa villa du Var et une fille aimante mais sombrant aux vertiges de la drogue mortelle...

 Les arcanes de la vie administrative de l'Ambassade et de ses secrets,  les relations avec le pouvoir en place notamment avec la police et la douane sont admirablement composées. 

Les dialogues sont vifs, piquants, les répliques et les rebondissements fusent pour que la vérité éclate.

 Bref ce n'est pas du Vargas mais je vous engage à le lire et ne pas quitter ce  héros, Aurel, qui a trouvé l'occasion de livrer le grand combat de sa vie .

Vous ne serez pas déçus et nous adressons un grand remerciement à notre illustre Confrère pour ce livre remarquable qui sait nous tenir en haleine.

 
Dernière modification : 08/06/2018
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