DISCOURS de RECEPTION de Son Exc. YLLJET ALICKA
Ambassadeur d’Albanie
Cher Monsieur Bilot, Président de l’Académie du Berry,
Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord j’aimerais vous remercier Monsieur le Président de me donner ce plaisir d’être parmi les membres de cette Académie, ayant pour vocation de pérenniser et promouvoir la culture liée à la province du Berry, de cette province qui selon George Sand, échappe à la rigueur.
Et toujours à propos de George Sand en consultant l’activité de votre Académie j’ai eu l’impression que vous êtes crée aussi pour consoler ou répondre à la tristesse de cette figure emblématique quand elle disait : « C’est triste, qu’il n’ y a rien du vieux Berry… c’est fini. Je l’ai vu mourir ».
Par pure fantaisie, je dirais que l’esprit que vous avait donné à votre Académie, vise à rendre à votre région l’âme de cette si grande femme, qui, apparemment, n’ayant pas encore dit son dernière mot, souffle encore l’air du Berry et de ses citoyennes.
A part cette imagination, l’événement d’aujourd’hui de votre Académie nous offre une espace où souffle l’esprit de l’ouverture, l’ouverture à la diversité culturelle, dont cet événement est un témoignage significatif.
Pour moi cette invitation n’est pas seulement une simple curiosité de vos membres vis-à-vis d’un pays souvent méconnu, mais aussi une inspiration à penser en termes d’unités de valeurs, en prenant conscience aux citoyens de ce qui nous ressemble en termes de mémoires, de traditions, de création, d’ambition d’une espérance et d’une conviction : celle de notre destin commun et partagé.
Cet événement nous incite à conjuguer la force de l’identité, et de réconcilier les attitudes autour de nos souvenirs, parce que au moins les Balkans, dont l’Albanie fait partie, ont d’abord besoin de se réconcilier avec eux-mêmes et avec leur Histoire et en même temps d’ouvrir des nouveaux chemins, de nouvelles espérances, et autrement dit de nouveaux rêves.
Visant à promouvoir la diversité, vous êtes en train de promouvoir également les traces de notre histoire commune, nos racines culturelles qui plongent dans le même sol, parce que nos rêves s’éclairent de la même lumière.
C’est ainsi qu’une conscience commune s’affirme : petit à petit une conscience nouvelle germe.
Monsieur le Président, la réalité de votre pays, de mon pays et plus largement de l’Europe a été culturelle bien avant d’être économique ou politique.
Depuis l’origine, nos cultures balkaniques et européennes sont entrées en résonance, par delà des nationalités et par delà des époques faisant progressivement émerger des identités, des patrimoines à préserver, à faire vivre et à les aimer dans sa grande diversité.
Cet intérêt met également en évidence le respect de diversités si chères à l’objectif fondamental de l’Union européenne.
L’idée même de l’Union européenne n’aurait pas été possible sans l’attention à cet héritage, qui vise à mettre en valeur la dimension des biens culturels, témoins de notre patrimoine commun, dont l’Albanie fait partie.
Monsieur le Président, l'Albanie est l'une des nations peu nombreuses qui à travers sa position géographique, à travers son instruction réelle et à travers sa culture peut comprendre à la fois la culture occidentale et orientale, celles du Nord et du Sud, presque sans peine. L' Histoire
nous a entraîné pour la compréhension, de cette compréhension qui est la base de la culture et qui est une condition de la liberté.
L’Albanie est une pays riche de son sol et de son sous sol, riche d’un patrimoine original : diversité insoupçonnable pour un si petit pays : ruines antiques, forteresses, mosquées, tékés, basiliques paléochrétiennes, églises byzantines, fresques, icones portant la marque de Hellade et de Rome, l’empreinte de Venise, le sceau de Byzance et le firman ottoman. Comme disait un historien de 19 siècle Hanotaux : « ce peuple tout jeune est un peuple très vieux », tandis que l’autre français Gilbert Gardes disait « l’Albanie n’est pas une poudrière des Balkans mais le creuset de la rencontre. Rencontre entre le présent et le passé illyriens qui marqua la civilisation méditerranéenne, rencontre entre Orient et Occident, terre nourricière de mythes antiques ;
campaniles et minarets y écrivent sur le ciel d’une pointe commune ».
Evoquant un autre français au début de 20 siècles Justin Godard : « les amis de la liberté viendront à elle (Albanie) en pèlerinage, triste pays de l’injustice et de la souffrance pendant les siècles, elle deviendra la terre promise de l’optimisme ».
Selon Godard les valeurs des Albanais sont : le respect de la parole donnée, l’hospitalité, (Roger: ils exercent l’hospitalité comme un rite sacré), valeurs traditionnelles portées au plus haut degré sont ancrées dans les couches profondes de la population.
D’ailleurs pendant 2000 ans d’ Histoire tous les voyageurs s’accordent à louer la bravoure de mon peuple, la franchise, le sens de l’honneur, le patriotisme et la vivacité d’esprit en rapprochant en même temps leur caractère batailleur, un machisme développé.
Monsieur le Président, aujourd’hui l'Albanie propose l'expérience ancienne et nouvelle du pays, son espace pour une connaissance mutuelle libre.
Comme toutes les nations, l'Albanie enferme une spécificité culturelle, développe une communauté historique, suite à laquelle elle fait des efforts de trouver une expression politique. Précaution en l'absence de laquelle on viendrait vite à la confondre avec l'ethnie, qui de toute façon dans le cadre typique de l'Albanie, ne recouvre pas un territoire déterminé. La confusion est due, la plupart du temps, générée par une superposition de l'analyse réaliste et de l'idéal nécessairement lié aux désirs politiques.
L'amère expérience des Balkans témoigne qu'aucune nation heureuse ou pas, n'abandonne pas sa perception unique de ses valeurs culturelles. On peut dire même que la sauvegarde de l’individualité de la culture albanaise est une condition sine qua non de son action. Que la protection de sa propre culture, soit dans ce sens, non seulement un symptôme de la situation culturelle d’aujourd’hui, mais son symbole efficace.
Je vous remercie.
La langue
La langue albanaise est une langue indoeuropéenne qui est à l’Illyrien ce que le français est au latin une langue à part entier, n’ayant pas des liens de filiations avec les autres langues indoeuropéennes : originaire de l’Illyrien et le Thrace Leibnitz : L’albanais la langues des anciens IllyriennesDATE LA Formule de baptême par l’archevêque Pal Engjelli à l’usage des familles Gjon Buzuku 1554
La religion
La partition de l’empire romain en 397 laisse théoriquement l’Albanie sous la juridiction de l’Eglise romain jusqu’au schisme de 1054 qui la place sous juridiction orthodoxe. La frontière entre les deux religions chrétiens passe par l’Albanie.
Le culte catholique se maintient dans le Nord et dans les villes côtiers sous l’influence de Venise, puis de l’Autriche et de l’Italie. AU 16 les Turcs procèdent à une islamisation forcée. Ils instaure une impôt sur les chrétiens si élevé qu’il devient impayable et qu’un grande nombre d’Albanais est contraint de se convertir. Et puis en ouvrant des écoles coraniques. Cependant l’Eglise byzantine connait cependant un large essor aux 18 siècles.
Cette division confessionnelle est prétexte à division politique en tirant argument pour annexer les régions albanaises de la même confession en ignorant le lieux ethnique Bektashi :
la confrérie musulmans de derviches tourneurs fondé au 15 s en Turquie elle tire son nom par Haxhi Bektashi Veli. Elle dissoute en 1826 et émigrèrent en Albanie