Jean Baffier
Pierre Balsan
Joseph Barbotin
Charles-Hélion de Barbançois-Villegongis
Emile Barbillat
Général Pierre de Beaufort
Georges Bernanos
Général Henri Gatien-Bertrand
Armand-Josephde Béthune-Charost
Adrien Blanchet
Jean-Louis Boncoeur
Colonel Gaston de Bonneval
Auguste Borget
Jean de Boschère
Louis Boulé
Marcel Boussac
Michel de Bourges
Jean Baffier
Né à Neuvy-le-Barrois (Cher) le 18 novembre 1851, son père est ouvrier vigneron. L' émerveillement de Jean Baffier en 1864 devant la cathédrale de Nevers est à l’origine de sa vocation. Il est d’abord tailleur de pierre puis tente une carrière de sculpteur à Paris. Il fut l'élève du sculpteur Gauvin et peu de temps de Rodin. Le style puissant de sa sculpture exalte le monde paysan. Il acquiert une grand notoriété par ses sculptures en bronze telles que Le Vigneron, Le Faucheur ou Le Vielleux et des étains ornés de motifs végétaux. En 1886 il fait une tentative d'assassinat sur le député Germain Casse pour dénoncer la corruption de la IIIe République, acquitté, ceci lui assure une notoriété dans les milieux politiques. Ardent nationaliste aux idées réactionnaires, doté d'un talent de vigoureux polémiste par ses nombreux écrits. Fervent régionaliste, il fonde "Le Réveil de la gaule". Ayant rassemblé les derniers ménétriers, il fonde à Paris le 30 mars 1888 la « Société des Gâs du Berry et aultres lieux du Centre » et la dote de deux emblèmes la bannière et le bâton. Rapidement le siège de cette société revient dans l’Indre et elle est dirigée par son co-fondateur Edmond Augras. Jean Baffier est mort à Paris le 19 avril 1920.
Pierre Balsan
Pierre Balsan voit le jour dans une famille de viticulteur aisée le 12 novembre 1807 à Lagamas village de l'Hérault. Il travaille comme représentant en laine et tissus. En 1834 il épouse Elodie, la fille de son patron. Le 10 avril 1856, il signe l'achat de la Manufacture du Parc à Châteauroux, alors en difficulté, il reste en association avec le dernier locataire jusqu'en 1860, date à laquelle elle devient Manufacture Balsan et Fils. Secondé par ses deux fils, Charles et Auguste, il va reconstruire l'usine à partir de 1862 et lui donner une ampleur considérable. Ouvrier avant d'être patron, il connaît toutes les techniques de fabrication du drap, et de son ancien métier de représentant il va tirer largement profit. Pierre Balsan est royaliste et profondément religieux, il meurt le 2 octobre 1869.
Joseph Barbotin
Joseph Barbotin est un poète et chansonnier berrichon, né à Argenton-sur-Creuse le 10 mai 1847, décédé au même lieu le 14 septembre 1918.
Dès sa jeunesse, alors qu'il est apprenti tanneur corroyeur, il commence à écrire et à chanter. Il écrira des poèmes toute sa vie, dans une versification classique et soignée, en français et quelquefois en patois berrichon. Sans être lui-même folkloriste, il sauve des textes en voie d'oubli et en améliore l'écriture. Beaucoup de ses poèmes sont mis en musique, par lui ou par des musiciens. Il aborde tous les thèmes de la vie courante, les chansons de fêtes et à boire mais aussi les hommages littéraires (Prométhée, pour Maurice Rollinat), patriotiques (Hymne à la France), religieux (À la Bonne Dame d'Argenton). Il chante Paris, le Berry, sa ville.
Il participe à toutes les fêtes religieuses et civiles de sa région et s'y produit. Il organise à Argenton-sur-Creuse des séances de récréation pour les enfants et leur apprend à aimer la poésie et le chant. Il est sa vie durant entouré de la considération et de la reconnaissance des Berrichons. La rue d'Argenton où il habitait porte son nom.
Charles-Hélion de Barbançois-Villegongis
Le Marquis Charles-Hélion de Barbançois-Villegongis est né le 17 août 1760 à Villegongis (Indre). Après une courte carrière dans l'infanterie, il démissionne en avril 1789 en désaccord avec l’esprit militaire. Il se consacre alors à l’agriculture par la gestion et l'agrandissement de son domaine. Sa propriété était située dans la partie du Berry nommée la Champagne, rebelle à la culture des céréales et ne produisant qu'une herbe fine et courte qu'il jugea favorable à l'élevage des moutons. Grâce à lui, il y eut bientôt 250 000 moutons dans la région. C'est alors qu'il importa dans le centre de la France des béliers mérinos. Il fût le concepteur d’un nouveau modèle de charrue. Il publia un Mémoire sur les moyens d'améliorer les laines et d'augmenter les produits des bêtes à laine dans le département de l'Indre. En 1801, Président-fondateur de la Société libre d'Agriculture, Commerce et Arts de l'Indre, devenue très vite Société d'agriculture de l'Indre, il s'est révélé un agronome compétent, soucieux de faire progresser les techniques agricoles et d'élever le niveau des connaissances des propriétaires fonciers mais aussi de ceux qui cultivaient directement la terre. Il a été membre de la Société royale d'agriculture de Paris et associé correspondant des Sociétés d’agriculture de la Seine et de Seine-et-Oise. Il publia entre autres : « Lettre au Président de l’Académie des Sciences ». En 1815, le Marquis de Barbançois approcha la vie politique et comme Président du collège électoral de l’Indre tenta, mais en vain, d’arriver à la députation. Charles-Hélion de Barbançois s’éteint à Paris le 3 avril 1822, puis est inhumé le 10 avril à Villegongis.
Emile Barbillat
Né le 21 juillet 1882 à Châteauroux, après l’école normale il devient instituteur à Chabris, à Argenton, à Châteauroux à l’école St Christophe, puis aux Capucins où il devient professeur au collège. Il est surtout connu pour être le co-auteur avec Laurian Touraine de « Chansons populaires dans le Bas-Berry ». Il est également l’auteur de « Chansons populaires à l’usage des écoles » en 1914. Il décède à Châteauroux le 5 mars 1947.
Pierre de Beaufort (général)
Né à Saint-Benoît-du-Sault (36) le 1er août 1825, son père Stanislas est contrôleur des Contributions directes à Tours. Après des études secondaires il entre à Saint-Cyr, d’où il sort en 1837 sous-lieutenant. A l’issue d’une belle carrière en Algérie, en Italie et en France il est élevé au grade de Général de division.
Le général Beaufort prend sa retraite en 1887 et s’installe à La Châtre(36). Il fait don d’une très belle collection de 2500 oiseaux au musée municipal (collection toujours visible), il fait également don d’antiquités romaines et étrusques. Il dote l’église d’une œuvre de Salvatore Monosilio représentant la rencontre de saint Paul et de saint Pierre. Il lègue à l’hôpital une somme de 140 000 francs pour aider à la construction d’un nouveau bâtiment. La rue où il a habité dans la vieille ville porte aujourd’hui son nom. Grand officier de la Légion d’honneur, il s’éteint à La Châtre le 23janvier 1890.
Georges Bernanos
Né le 20 février 1888 à Paris, par sa famille maternelle il est originaire de Pellevoisin (Indre). Après des études de Droit , il devient journaliste à Rouen ; mobilisé en 1914, il est sérieusement blessé. Marié, il décide de se consacrer à la littérature : son premier roman Sous le soleil de Satan paru en 1938 annonce déjà la lutte entre les forces du Bien et du Mal, combat qui va le torturer toute sa vie. Bien que classé parmi les romanciers catholiques, la puissance du message lourd de désespoir qu’il délivre tout en voulant faire partager sa foi lui confère un statut exceptionnel dans la littérature française. Il a été un opposant et un passionné d’absolu, sa vie étant parsemée de prises de positions puis de revirements. Il s’éteint à Neuilly sur Seine le 9 juillet 1948 et repose dans le village de sa mère à Pellevoisin.
Général Henri Gatien Bertrand
Issu d’une famille bourgeoise, Henri Gatien Bertrand voit le jour le 28 mars 1773 à Châteauroux (36). Son père est Maître particulier des Eaux et Forêts, sa mère Henriette est la fille d’un Inspecteur général des Ponts et Chaussées ; ils logent au château Raoul à Châteauroux.
Après des études au Collège royal de La Flèche, Henri Gatien Bertrand entre en 1793 comme Sous-lieutenant à l’Ecole royale du génie de Mézières d’où il sort Lieutenant ; il est promu Capitaine le 21 mars 1795.
Sur le chemin de l’armée d’Italie, il rencontre Bonaparte qu’il suit en Egypte où il se distingue et reçoit alors le grade de Commandant. Après la bataille d’Aboukir, il est promu Chef de brigade (Colonel), puis en 1801 Général de brigade.
L’Empereur en fait son Aide de camp en 1805. Le Général Bertrand participe à toutes les grandes batailles de l’Empire : Austerlitz, Iéna, Eylau, Dantzig. En 1807 il est nommé Général de division et Comte de l’Empire en 1808. En 1811 il est fait Grand aigle de la Légion d’honneur.
Après l’Empire il suit Napoléon à l’Ile d’Elbe où il exerce les fonctions de Ministre de l’Intérieur et Gouverneur des affaires civiles. Après Waterloo, il suit le périple de l’Empereur jusqu’à Sainte Hélène.
En 1816 Bertrand fut condamné à mort par contumace pour trahison envers le roi Louis XVIII, puis amnistié ; il partage alors sa vie entre Châteauroux et son petit hôtel parisien.
La Monarchie de Juillet le nomme Commandant de l’Ecole polytechnique en 1830. Elu Député de l’Indre, mais battu en 1834 il se retira de la vie publique.
Le Général Bertrand s’éteint à Châteauroux le 15 janvier 1844.
Sur la proposition du Colonel et Député Bricqueville, sa dépouille est transférée aux Invalides en 1847 où il veille le tombeau de son maître qu’il continue de servir dans la mort.
Armand-Joseph de Béthune-Charost
Philanthrope libéral né en 1738 à Versailles, Armand-Joseph de Béthune-Chârost prend possession, l'année de son mariage (en 1760), des terres de ses ascendants -dont celles de Chârost, Mareuil, Meilland et Charenton en Berry- auxquelles il ajoute, en 1766, la terre de Saint-Amand. Mettant un terme -la même année- à son implication dans la "carrière des armes", le duc de Béthune-Chârost s'implique alors, sous l'influence de la physiocratie, dans la recherche de méthodes visant un progrès économique (nouvelles plantations, usage de techniques et d'instruments agraires plus performants, en vue d'augmenter la production agricole - créations de fabriques – promotion de nouvelles productions – structuration et restauration de voies de communication). Inspiré par la philosophie des Lumières, il s'adonna également à des actions d'assistance : mise en place de maisons de charité et de refuge, création d'écoles, d'un hospice (à Issoudun), d'un hôpital (à Meillant). Egalement acteur de la gestion de l'Institut parisien des Sourds-Muets, le duc de Béthune-Chârost meurt le 5 décembre 1800 ; il est inhumé dans la chapelle du château de Meillant.
Adrien Blanchet
Né à Paris le 8 Mars 1866 d’une famille originaire de Normandie, Adrien Blanchet s’intéresse très jeune aux monnaies ; après de brillantes études, il entre à vingt quatre ans au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale où il reste cinq ans, établissant les inventaires manuscrits des monnaies des rois Parthes et de celles d’Athènes. Jouissant d’une importante fortune personnelle, il se consacre désormais à ses propres recherches. Il laissera une œuvre considérable dans son domaine privilégié : la numismatique. Il s’intéressera également à l’archéologie et à l’histoire. Sa vaste érudition et la rigueur scientifique de ses travaux seront unanimement reconnues , ses
très nombreux traités et ouvrages ouvrant la voie à la recherche contemporaine en numismatique. Adrien Blanchet fut membre de prestigieuses sociétés savantes aussi bienen France - Membre de la Société française de Numismatique qu’il présida deux fois et de l’Institut à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, qu’à l’étranger - Membre de l’American Numismate Society de New-York et de la Royal Numismatic Society de Londres etc... Il passa pendant plus de soixante ans les étés à Briantes (Indre) dans un manoir acquis en 1910, connu par les sandiens pour être le château des « Beaux messieurs de Bois Doré ». Son fidèle attachement au Boischaut Sud venait de son épouse, originaire de la région. Il décède en 1957 dans sa quatre-vingt douzième année et repose dans le petit cimetière de Briantes. Un de ses petits-fils, artiste très connu du Nouveau réalisme, a fait souche à La Châtre et une de ses arrière petites-filles se destine à être archéologue.
Jean-Louis Boncoeur
Edouard Levêque, dit Jean-Louis Boncoeur, est né à La Châtre le 26 mai 1911. Il poursuit des études secondaires au collège de cette ville où il fera sa carrière professionnelle comme surveillant général et professeur de dessin. Le théâtre sera sa passion, il fonde plusieurs troupes. Sa découverte des œuvres de Gabriel Nigond et de Fernand Maillaud sont pour lui une révélation, il a trouvé son double, « le vieux berger Jean-Louis » de la Vallée noire. Poète patoisant de grande renommée et membre de l’Académie Berrichonne (actuellement Académie du Berry),Jean-Louis Boncoeur ethnologue et peintre décède à La Châtre le 21 mars 1997.
Gaston de Bonneval (Colonel)
Né à Paris le 26 novembre 1911, le Comte Gaston de Bonneval est originaire de Thaumiers dans le canton de Charenton – sur- Cher d’une famille installée dans cette commune depuis 1797. Après de solides études secondaires, il intègre Saint - Cyr dont il sort sous-lieutenant en 1935 .Il choisit la Légion étrangère et se retrouve à la tête d’un régiment en Syrie. En 1938 il épouse Yvonne de Saunhac : il aura huit enfants dont certains vivent toujours en Berry. En 1940, il entre dans la Résistance . Dénoncé en 1943 , il est arrêté et déporté à Compiègne puis au camp de concentration de Neue-Brem en convoi durant un terrible trajet de vingt-huit jours, attaché au Père Jacques, héros du film de Louis Malle « Au revoir les enfants ».Il passera plus d’un an au camp de Mauthausen. Libéré en 1945 par la 3
ème armée américaine, il rejoint alors le château familial de Thaumiers , physiquement épuisé. C’est alors que bascule son destin : le Général de Gaulle cherchait un Aide de camp qui soit officier, résistant et déporté. Le Commandant de Bonneval est présenté au Général : à la fin de 1945 il devient un de ses aides de camp. Il restera pendant vingt ans au coté de Charles de gaulle, devenant un de ses plus proches collaborateurs, le confident d’une fidélité et d’une discrétion absolues. Tour à tour secrétaire, intendant, serviteur , infirmier et parfois «gorille» pour protéger celui qu’il admirait tant, Gaston de Bonneval suit le Général pendant sa traversée du désert entre 1946 et 1958.Appelé à la tête du Gouvernement en 1958 avant d’être Président de la République , de Gaulle gardera auprès de lui le fidèle parmi les fidèles jusqu’en 1964.Jamais Gaston de Bonneval ne chercha à tirer partie de cette amitié inébranlable. Devenu Colonel en 1958, Il n’aura pas été nommé Général, Charles de Gaulle ne voulant pas qu’on puisse dire qu’il favorisait ses familiers. En octobre 1964, de Gaulle lui-même lui remet la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur et Michel Debré, Ministre d’Etat chargé de la Défense nationale à Thaumiers le 10 septembre 1972 le fait Grand Officier de la Légion d’Honneur. En 1964, le Colonel de Bonneval reprend l’exploitation familiale agricole de Thaumiers. De 1965 à 1089 il est Maire de sa commune puis Conseiller général de 1969 à 1985.A la mort du Général de Gaulle le 9 novembre 1970, il écrira : « Pour moi, le Général de Gaulle, c’était la France… ». Le Colonel de Bonneval décède le 2 octobre 1998, dans la plus grande discrétion, à l’image de toute sa vie.
Source : « L’Echo du Berry » du 21 Juin au 27 juin 2012
Auguste Borget
Auguste Borget naît à Issoudun le 28 août 1808, sa famille appartient à la bonne bourgeoisie. Parmi les amis de la maison, on retrouve les parents de Zulma Carraud par l’intermédiaire de laquelle il rencontrera Balzac.
Élève de Boichard père et de Théodore Gudin (1802-1880, peintre officiel de la Marine Nationale, Borget débute au Salon de 1836 où il accroche jusqu'en 1859 les œuvres réalisées au cours de ses voyages.
Borget a parcouru la Suisse et l'Italie dès 1833. En 1836, le peintre voyageur commence son tour du Monde qui durera quatre ans. Auguste Borget visite ainsi, outre les Amériques du Nord et du Sud, le Iles Sandwich puis l'Asie , avec les Philippines, la Chine, les Indes d’où il ramène de nombreux dessins et aquarelles. Les Indes seront la dernière étape de ce très long périple. En 1840, il écrit à son ami Balzac: « les médecins m'ont condamné à regagner la France. »
Vers 1850, Auguste Borget se retire quelque peu du monde et devient disciple de Saint-Vincent de Paul .Il décède le 25 octobre 1877 et repose à Issoudun.
Jean de Boschère
Né en 1878 à Uccle en Belgique, élève de l’Académie des Beaux Arts d’Anvers, il vit et travaille à Bruxelles, Londres et à Rome enfin à Paris. Il est romancier, essayiste, critique d’art et sculpteur. Il est un des rares écrivains à être illustrateur de ses propres œuvres et devient fort apprécié pour ses illustrations de Rabelais, Cervantès et Balzac mais il est essentiellement poète. C’est à La Châtre et Nohant que cet artiste original, inclassable a parachevé son œuvre poétique ainsi que ses livres de nature. Ami d’Aurore Sand, il séjourne au château de Nohant et séduit par la campagne berrichonne il s’installe en 1939 à La Châtre avec sa fidèle compagne Elisabeth d’Ennetières. Dans le calme du Berry, il poursuit une ardente recherche mystique, reflétée par une poésie exigeante qui lui vaut à la fin de sa vie la reconnaissance de nombreux milieux littéraires. Il décède à Châteauroux le 17 janvier 1953 et repose au cimetière de La Châtre.
Louis Boulé
Ecrivain berrichon, Louis Boulé est né à Cours-les-Barres, à côté de La Guerche-sur-l'Aubois en 1858. La critique a retenu de lui « qu’il a su glisser dans ses oeuvres, à travers tant de poésie et de limpidité, un si joli reflet de l’âme berrichonne ». Il décède en 1910.
Marcel Boussac
Marcel Boussac, né le 17 avril 1889 à Châteauroux, décédé le 21 mars 1980 à Dammarie-sur-Loing(Loiret), est un industriel du textile et un éleveur de chevaux de course.
Il entre à 16 ans dans l’entreprise de confection que dirige son père. Puis, il s’installe à Paris dans le négoce du tissu. Il a l’intuition de miser sur le fait que beaucoup de femmes aiment s’habiller avec des couleurs gaies. Sûr de lui, il dessine une collection audacieuse, commande des centaines de milliers de mètres de tissu et proclame en 1911 la « révolution dans les fanfreluches ».
La réussite est fabuleuse, et trois ans plus tard, il s’offre son premier cheval de course. Pendant la Première Guerre mondiale, il rate la commande par l’armée de l’uniforme bleu horizon mais obtient le marché de la toile d'avion. Georges Clemenceau devient son ami.
En 1919, contre l'avis de son entourage, il achète à bas prix tous les surplus de toile d'avions et, avec ce tissu inusable, il confectionne des blouses, chemises à col souple, et invente le pyjama. Il achète plusieurs usines, notamment dans les Vosges, et une gigantesque filature en Pologne. Cette dernière sera confisquée par le pouvoir en 1935.
Sa réussite lui permet de monter, sur les conseils avisés du comte Gaston de Castelbajac, une des plus importantes écuries de course au monde dont la casaque orange et la toque grise remportera les plus prestigieuses épreuves internationales.
Lorsque la crise frappe les entreprises en 1929, il parvient à baisser ses coûts suffisamment pour diminuer ses prix tout en continuant à faire des bénéfices, ce qui lui permet d'étendre son empire.
Sous l'Occupation, il est membre du Conseil national instauré par Vichy. Ses bonnes relations avec nombre d'officiers supérieurs allemands et avec le ministre de la production industrielle de Vichy, Jean Bichelonne, lui permettent de sauver ses usines, et les Allemands décident même de les équiper de métiers à tisser flambant neufs. À l'instar de Mandel Szkolnikoff, il fournit ainsi la Kriegsmarine : 110 millions de mètres de tissus provenant de ses usines.
Une instruction pour collaboration est ouverte à la Libération, mais sera close sans suites le 2 juillet 1947. Il n’est pas inquiété par l’épuration grâce aux remerciements des rescapés de la déportation qui découvrent que leurs salaires ont toujours été versés à leurs familles.
En 1946, il engage Christian Dior et participe grandement à ce que Paris devienne la capitale de la mode.
Il s’offre les journaux L’Aurore et Paris-Turf, et les machines à laver Bendix, dont il offre un exemplaire à chacune de ses employées.
En 1952, il rachète les Haras de Jardy et l’hippodrome de Saint-Cloud.
Mais Marcel Boussac ne sait pas déléguer et veut tout contrôler. Avec l’arrivée des fibres synthétiques, qui réduisent ses marchés, ses profits baissent et ses déboires financiers s’accélèrent.
Il ne pourra éviter le démantèlement de son empire et mourra ruiné.
Michel de Bourges
Avocat et homme politique, Louis-Chrysostome Michel,dit Michel de Bourges est né dans leVar en 1797. Reçu avocat en 1826 i ls'installe à Bourges où il se fait bientôt remarquer par ses qualités professionnelles, ses talents d'orateur et ses ardentes convictions républicaines. Son nom fut rapidement mêlé aux procès politiques les plus retentissants de la Monarchie de Juillet Il fut élu Député de Niort en 1837 et siégea jusqu'en 1839. Il fut à nouveau élu sous la Seconde République en 1849 et siégea alors sur les bancs de la Montagne. A la suite de la manifestation du 15 mai 1848 il fut l'un des avocats des accusés traduits devant la Haute-cour de justice de Bourges (mars-avril 1849) et des responsables de l'ajournée du 13 juin 1849 ayant à répondre de leurs actes devant la Haute cour de Versailles (octobre-novembre 1849). Politiquement, le nom de Michel deBourges reste attaché au fameux discours qu'il prononça devant l'Assemblée nationale le 17 novembre 1851, dans lequel il repoussait l'idée d'un possible coup d'État de la part du Présidentde la République Louis Napoléon Bonaparte et rassurait les députés en affirmant qu'ils étaient protégés parune « sentinelle invisible », le Peuple. Quand deux semaines plus tard éclata le Coup d'État du 2 décembre 1851, il ne fut pas proscrit. Dans l'histoire littéraire, Michel de Bourges est connu pour avoir été, de 1835 à 1837, l'amant de George Sand dont il défendait les intérêts comme avocat, notamment au moment de sa séparationd’avec son mari le Baron Casimir Dudevant. Il se retira à Montpellier où il mourut obscurément en 1853.Il est enterré au cimetière des Capucins, à Bourges
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