Hommage à Madame de Romilly

L’Académie du Berry déplore la disparition  le samedi 18  décembre 2010 à Paris à l’âge de 97 ans de l’éminente helléniste Jacqueline de Romilly, de l’Académie française. Membre d’honneur de l’Académie du Berry, elle honorait notre institution de sa fidèle amitié, nous encourageant dans nos activités. Elle assista notre séance solennelle  du Val- de- Grâce le 25 juin 1994 lors de la réception de notre futur Chancelier le Médecin général et Professeur de médecine Maurice Bazot. 

Née à Chartres le 26 mars 1913, J. de Romilly fut la première femme lauréate du Concours général en 1930, la première normalienne intégrant la rue d’Ulm et en 1973 la première femme Professeur au Collège de France (1973-1984) .
Membre de l’institut (Académie des inscriptions et belles-lettres) elle fut la deuxième femme élue à l’Académie française après Marguerite Yourcenar. Elle fut une des rares femmes à être élevée à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur. Membre correspondant de l’Académie d’Athènes, elle reçut la nationalité grecque en 1995 - fait exceptionnel - la Grèce n’accordant pas sa nationalité à des étrangers. Elle fut en 2000 nommée Ambassadeur de l’hellénisme. Le Gouvernement grec a évoqué « le deuil de la Grèce » pour sa disparition. Elle fut Membre d’honneur de nombreuses académies étrangères.
La longue et fructueuse vie de Jacqueline de Romilly fut consacrée à l’étude de l’historien Thucydide, à la guerre du Péloponnèse et à  l’Athènes du  V ème siècle avant J - C., époque d’où tout est sorti : la Philosophie, l’Histoire, la Tragédie, la Comédie et les Sophistes. Elle aimait la culture qu’elle ne séparait jamais de sa vie et défendait farouchement mais non sans humour l’enseignement des langues anciennes dans lesquelles elle voyait un trésor pour mieux penser et comprendre le présent.
Reconnue comme un des grands esprits de notre temps, elle avait une conception exigeante et humaniste de la culture. Sa prodigieuse érudition et son remarquable esprit de synthèse rendaient accessibles à ses très nombreux lecteurs les richesses de la civilisation grecque dont elle s’attachait à montrer la modernité.

Son dernier ouvrage, sorte de testament spirituel écrit peu de temps avant son décès «  La grandeur de l’Homme au siècle de Périclès »  ( Editions de Fallois) est une remarquable leçon d’ optimisme car jamais cet esprit étincelant ne douta de l’Homme.

L’Académie du Berry salue avec émotion  la disparition  de son irremplaçable Membre d’honneur dont elle conservera la mémoire.

                                                  Le Haut-Conseil de l’Académie du Berry. 

 
Dernière modification : 27/04/2012
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